Un algorithme d’IA prédit les événements cardiovasculaires à partir de mammographies de dépistage
Une étude menée sur plus de 49 000 femmes montre qu’un modèle de deep learning peut prédire les risques cardiovasculaires avec une performance équivalente à celle des outils cliniques classiques, en se basant uniquement sur des mammographies et l’âge.
Une cohorte de 49 196 femmes suivies sur près de 9 ans
Les examens de mammographie réalisés en routine chez les femmes d’âge moyen pourraient offrir une double utilité : détecter précocement les cancers du sein, et aussi évaluer le risque cardiovasculaire. C’est ce que démontre une étude australienne récemment publiée dans Heart, qui valide l’usage d’un algorithme d’intelligence artificielle (IA) pour prédire les événements cardiovasculaires majeurs à partir d’images de mammographie.
L’étude s’appuie sur la cohorte Lifepool, constituée de femmes ayant bénéficié d’au moins une mammographie de dépistage, avec un appariement aux bases de données d’hospitalisation et de mortalité. Au total, 49 196 participantes ont été incluses, avec un suivi médian de 8,8 ans. Pendant cette période, 3392 femmes ont présenté un premier événement cardiovasculaire majeur.
L’IA appliquée aux mammographies atteint un C-index de 0,72, comparable aux modèles cliniques
Les chercheurs ont conçu un modèle de prédiction à partir d’une architecture DeepSurv, combinant les données d’imagerie mammographique avec l’âge des patientes. Le modèle a ensuite été comparé à des outils classiques de prédiction, comme le score néo-zélandais PREDICT et les équations PREVENT de l’American Heart Association. Résultat : l’algorithme IA atteint un indice de concordance de 0,72 (IC 95 % : 0,71 à 0,73), une performance similaire à celle des modèles utilisant des variables cliniques.
Ces résultats ouvrent la voie à un dépistage opportuniste du risque cardiovasculaire lors des mammographies réalisées en routine. Les auteurs estiment que cette approche pourrait contribuer à réduire le sous-dépistage cardiovasculaire chez les femmes, notamment à un âge où les risques commencent à augmenter.
Un projet porté par l’Université de Sydney et le George Institute
L’étude est soutenue par un financement MRFF (Grant No. 1201433) et d’autres institutions australiennes. Elle est cosignée par des chercheurs de l’Université de Sydney, du George Institute for Global Health, du BreastScreen Australia, et de plusieurs autres organismes de recherche en santé publique. Le modèle a été développé indépendamment des financeurs, qui n’ont pas participé à la conception, l’analyse ou la rédaction.