24 juin 2025 Nabil Bouamama
  • La téléconsultation représente 7,4 % de l’activité globale des médecins qui la pratiquent.
  • La psychiatrie est en tête des spécialités utilisant la téléconsultation (20,3 % des consultations sont réalisées à distance).
  • 54 % des téléconsultations sont obtenues sous 48 heures.
  • La médecine générale reste la première spécialité en volume, avec plus de 4 millions d’actes de téléconsultation en 2024.
  • Les praticiens ayant recours à la téléconsultation accueillent une proportion plus importante de nouveaux patients.

Doctolib observe un léger recul de 0,7 % depuis 2022

Doctolib publie un état des lieux de la téléconsultation en France, basé sur 5,1 millions de téléconsultations effectuées en 2024 par près de 15 000 praticiens de cinq spécialités : médecine générale, psychiatrie, gynécologie, dermatologie et pédiatrie. L’activité de téléconsultation représente 7,4 % des consultations chez les médecins qui la pratiquent. L’utilisation varie selon les disciplines : 20,3 % des consultations en psychiatrie sont réalisées à distance, contre 8,1 % en médecine générale et 5,1 % en pédiatrie. Dermatologie (4,4 %) et gynécologie (4,8 %) y recourent moins. En volume, la médecine générale reste en tête avec plus de 4 millions d’actes en 2024. La part des téléconsultations recule de 0,7 % par rapport à 2022, rejoignant les observations de la CNAM dans son rapport « Charges et Produits pour 2025 ».

Durée des téléconsultations : un écart de 3 à 8 minutes selon les spécialités

Selon le rapport, 82 % des téléconsultations concernent des patients déjà connus, avec de fortes disparités : 95 % en psychiatrie contre 64 % en dermatologie. Seuls 2,85 % des patients recourent exclusivement à la téléconsultation sur 12 mois. L’outil se révèle efficace pour répondre aux demandes rapides : 54 % des rendez-vous à distance sont obtenus sous 48 heures contre 32 % en présentiel. Ce délai tombe à 24 heures pour 42 % des cas, presque deux fois plus que les consultations physiques (23 %). En médecine générale et pédiatrie, plus de 60 % des téléconsultations ont lieu dans les 48 heures suivant la demande.

Les téléconsultations sont légèrement plus courtes que les consultations physiques, avec un écart maximal de 8 minutes en pédiatrie et minimal de 3 minutes en psychiatrie et dermatologie. Selon les médecins interrogés, cet écart s’explique par la préparation en amont et l’automatisation de certaines tâches administratives.

Les 25-34 ans, toujours surreprésentés parmi les usagers

Les usages diffèrent aussi selon la localisation et l’âge des patients. En zones sous-denses (ZIP et ZAC), l’équipement en outils de téléconsultation atteint 39 % et 37 % des médecins généralistes, soit une proportion proche de la moyenne nationale. Près de la moitié des actes y sont réalisés.  Côté patientèle, les 25-34 ans surreprésentent la téléconsultation (27 % des usagers contre 15 % en présentiel), tandis que les plus de 65 ans restent sous-représentés (5 % contre 14,5 % en présentiel). Ces observations confirment les tendances relevées par la DREES dès 2022.

Primo-consultations : 42 % des téléconsultations en médecine générale 

Doctolib observe que les praticiens usant de la téléconsultation accueillent plus de nouveaux patients et disposent d’une file active plus large, notamment en psychiatrie (+41 %) et, plus modestement, en gynécologie (+4,4 %). En médecine générale, 42 % des patients vus en téléconsultation en 2024 étaient nouveaux, une proportion en hausse depuis 2022.