30 juin 2025 Nabil Bouamama

Plus de 50 % des hôpitaux américains avec un budget d’achat >5 M$ en 2025

Le rapport « Hospital Purchasing Behavior and Procurement Trends of 2025 » de Namsa, réalisé auprès de 100 décideurs hospitaliers (50 aux États-Unis, 50 en Europe), met en lumière des différences dans les stratégies d’achat hospitalier. Plus de 56 % des hôpitaux européens et 50 % des américains disposent d’un budget annuel supérieur à 5 millions de dollars, signalant une certaine capacité à investir. Aux États-Unis, cette hausse est principalement dédiée à l’adoption de technologies avancées telles que l’IA, la robotique et les dispositifs connectés, avec un objectif d’amélioration de l’efficience des soins. En Europe, la priorité est donnée à la modernisation des infrastructures et à l’intégration numérique, notamment via les dossiers patients électroniques.

En Europe : vers des achats basés sur l’efficacité prouvée et la standardisation des équipements

57 % des décideurs hospitaliers indiquent que des réformes influencent directement leurs décisions d’achat. En Allemagne, l’application du KHVVG et la généralisation du dossier patient électronique entraînent des réorientations et des délais supplémentaires dans les prises de décision. En France, au Royaume-Uni et en Espagne, les réformes orientent les achats vers une standardisation des équipements et des dispositifs prouvant leur efficacité. Aux États-Unis, les contraintes budgétaires, la complexité réglementaire et les évolutions des remboursements freinent certaines décisions d’achat, amenant les établissements à privilégier des achats plus sélectifs, centrés sur la valeur et l’impact clinique.

66 % misent sur les preuves en vie réelle pour guider leurs achats

64 % des décideurs considèrent que le renforcement des collaborations avec les fabricants devient une priorité, notamment pour sécuriser les chaînes d’approvisionnement, diversifier les sources d’achat et bénéficier d’une meilleure intégration des nouvelles technologies. Les hôpitaux privilégient les fabricants capables d’accompagner leurs transitions numériques et leurs objectifs de qualité des soins, en maîtrisant les coûts. Pour anticiper 2026, les établissements se tournent vers des achats basés sur les preuves en vie réelle (66 %), renforcent la surveillance post-marché et intègrent l’analyse du coût total de possession (56 %) dans leurs décisions. L’adoption de dispositifs intégrant l’IA est identifiée comme prioritaire pour 53 % des répondants, dans une logique d’amélioration des processus, de réduction des erreurs et d’optimisation des parcours.

Fiabilité, innovation, SAV : ce que les hôpitaux attendent des fournisseurs

66 % des hôpitaux constatent un allongement des processus d’achat, causé par l’implication croissante des départements cliniques, financiers et informatiques, ainsi que par l’exigence de preuves économiques et cliniques avant validation des investissements. Si certains établissements accélèrent leurs processus grâce à la digitalisation des procédures, la tendance reste à une évaluation plus approfondie avant tout engagement budgétaire. Le rapport indique que 66 % des hôpitaux placent la fiabilité en tête des critères de sélection des fournisseurs, suivie de l’accès à l’innovation (60 % en Europe) et de la qualité du service après-vente. Les établissements attendent également des données solides sur l’efficacité clinique et les résultats, ainsi qu’une compatibilité des dispositifs avec leurs systèmes numériques existants.

Les fabricants qui souhaitent s’aligner sur les évolutions doivent proposer des solutions intégrant des preuves cliniques solides, des fonctionnalités numériques avancées et un accompagnement renforcé dans un contexte de réformes et de transformation des modèles de soins.