25 juin 2025 Nabil Bouamama

500 centres de commande hospitaliers actifs dans six pays : la croissance mondiale du modèle

Nés aux États-Unis, les Command Centers hospitaliers se déploient désormais à l’international. Grâce à une coordination en temps réel des flux de patients et des ressources, ces centres de pilotage transforment l’organisation des soins dans de nombreux pays, du Canada à l’Australie en passant par l’Europe. Ces centres sont aujourd’hui présents dans de nombreux pays. Le Johns Hopkins Hospital, à Baltimore, a ouvert le tout premier modèle en 2016. En 2024, on en recense plus de 500 à travers six pays, selon GE Healthcare, leader du secteur.

jusqu’à 70% de retards post-opératoires en moins et 34% de baisse des délais aux urgences

Plusieurs grands réseaux hospitaliers aux US ont fait de ces centres une pièce maîtresse de leur stratégie. Le Judy Reitz Capacity Command Center à Johns Hopkins a permis de réduire de 70 % les retards de transfert post-opératoire, tandis que l’AdventHealth Mission Control, à Orlando, couvre 9 hôpitaux avec 60 écrans de données en continu. Au Canada, l’Hôpital Humber River à Toronto a été pionnier dès 2017. On y observe un environnement plus sûr, 29 % de réduction des incidents évitables, 34 % de baisse du temps d’attente aux urgences et un retour sur investissement atteint en 11 mois seulement.

Bradford : 800 lits sous supervision IA pour anticiper les engorgements hospitaliers

En Europe, le mouvement a été amorcé en 2019 avec la création du premier Command Center britannique au Bradford Teaching Hospitals NHS Foundation Trust, qui s’appuie sur l’intelligence artificielle pour piloter les 800 lits de l’établissement. L’objectif était d’anticiper les engorgements et alléger la pression sur les équipes soignantes. L’Espagne a emboîté le pas avec le Gregorio Marañón Hospital de Madrid, doté d’un système développé par Dedalus. Ce système permet un suivi en temps réel des indicateurs d’efficacité, de sécurité et de qualité des soins. Il a notamment permis d’augmenter le nombre d’interventions chirurgicales et d’optimiser la gestion des urgences.

CHRU de Nancy : premier déploiement d’un centre de commande hospitalier en France

En France, le CHRU de Nancy est le premier à mettre en place un Command Center. Développé en partenariat avec Dedalus, il cible quatre axes stratégiques : les blocs opératoires, les soins hospitaliers, les urgences et la santé ambulatoire. Le centre n’est pas encore entièrement opérationnel, mais il marque une rupture culturelle majeure : celle de la gestion des soins par la donnée. D’autres initiatives émergent, notamment à travers des solutions comme Opta Predict, ou les projets de Lifen, Arkhn et Cozii, mais aucun autre centre pleinement déployé n’est encore actif sur le territoire.

Des approches différenciées selon les besoins des systèmes de santé

Outre les États-Unis et l’Europe, l’Australie (Alfred Health à Melbourne), les Pays-Bas, le Moyen-Orient ou encore l’Afrique du Sud voient des projets en cours ou à l’étude. Tous s’appuient sur des technologies avancées pour fluidifier le parcours de soins, prévoir les besoins en personnel ou encore optimiser l’allocation des ressources. La diversité des modèles (certains pilotant la gestion des lits, d’autres la logistique, les urgences, voire la cybersécurité) illustre une adaptation aux défis de chaque territoire. Les éditeurs comme GE Healthcare, Dedalus, Philips, Siemens ou encore IQVIA sont les principaux moteurs de cette transformation à l’échelle globale.

 

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