Densité médicale : l’écart se creuse entre territoires en France
L’UFC Que Choisir, association de défense des consommateurs, publie une étude soulignant une aggravation de la répartition des médecins en France. Réalisée à partir des données du Conseil National de l’Ordre des Médecins, l’analyse observe l’évolution des installations médicales entre 2014 et 2024.
L’association constate que les territoires déjà en difficulté il y a dix ans, souvent ruraux ou périurbains, ont vu leur densité médicale reculer, tandis que les départements déjà bien dotés continuent d’attirer des professionnels de santé, renforçant les inégalités. Les départements d’Outre-mer sont également concernés.
- 73 départements sur 101 ont subi une baisse de leur densité médicale entre 2014 et 2023.
- Parmi les 50 départements les moins dotés en 2014, 44 ont vu leur situation se détériorer.
- Parmi les 50 départements les mieux pourvus en 2014, 22 ont enregistré une amélioration du nombre de médecins par habitant.
- Les 10 départements les moins dotés en 2014 affichaient 18,6 médecins pour 10 000 habitants, un chiffre tombé à 16 en 2023.
- Les 10 départements les mieux pourvus ont connu une légère hausse, de 44,04 à 44,16 médecins pour 10 000 habitants sur la même période.
L’association plaide pour une régulation et des investissements
L’UFC Que Choisir estime que cette dégradation concerne tous les médecins libéraux inscrits à l’Ordre, toutes spécialités confondues, et critique l’inefficacité des politiques publiques menées jusqu’ici. L’association demande au Sénat de voter sans délai la régulation de l’installation des médecins, adoptée par l’Assemblée nationale, tout en précisant que cette mesure ne suffira pas à elle seule à combler les inégalités. Elle appelle également à un réinvestissement dans la formation des médecins et dans les infrastructures médicales, en ville comme à l’hôpital, ainsi qu’à la fin des pratiques de dépassements d’honoraires, notant que les nouveaux médecins s’installent davantage dans les départements où ces dépassements sont fréquents et où la densité médicale reste élevée.