1 juillet 2025 Nabil Bouamama

Le cloud résiste, pas les investissements structurants

Le marché du numérique en France devrait progresser de 1,8 % en 2025, contre 4,1 % fin 2024, selon Numeum. Un ralentissement qui touche directement les entreprises de services numériques (ESN), attendues en recul de 2,1 %, et le conseil en technologies, en baisse de 2,5 %, sur fond de conjoncture économique défavorable aux investissements. Ces segments, historiquement moteurs, se voient reculer.

Les éditeurs et les plateformes cloud affichent une croissance de 8,2 %, portée par la migration vers les infrastructures et plateformes en tant que service, et par des ajustements tarifaires. Cette dynamique s’appuie sur une inertie technologique et ne génère pas d’effet d’entraînement significatif sur les ESN et le conseil.

IA générative : compétences et cas d’usage restent des freins

48 % des entreprises interrogées déclarent travailler sur des projets liés à l’IA générative, contre 29 % fin 2023. L’adoption reste freinée par le manque de compétences et la difficulté à identifier des cas d’usage à forte valeur ajoutée, chacun cité par 47 % des répondants.

Le secteur revient à son niveau de 2022 avec 666 000 postes. Après une baisse en 2024, les perspectives de recrutement restent incertaines, en particulier pour les jeunes diplômés et alternants, avec 36 % des entreprises anticipant une baisse des offres dans ces catégories.

 Le numérique pèse 5,5 % du PIB français, loin des 10 % américains

Numeum rappelle que le numérique ne pèse que 5,5 % du PIB français, contre 10 % aux États-Unis, et que la France occupe le 22e rang européen en matière d’utilisation du numérique dans les entreprises. L’organisation plaide pour le maintien des dispositifs fiscaux incitatifs à l’innovation (CIR, CII, JEI, amortissement fiscal pour PME innovantes) et appelle entreprises et pouvoirs publics à investir dans la transition numérique et le développement de l’autonomie technologique européenne.