Sobriété numérique : la DNS incite les éditeurs à s’auto-évaluer via l’écoscore des applis de santé

1 décembre 2022
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1 décembre 2022

Le calcul par les éditeurs de l’écoscore de leurs applications de santé est un critère obligatoire pour le référencement au sein du catalogue de services de Mon Espace Santé, explique Brigitte Séroussi, directrice de projets à la DNS en charge de la cellule « éthique du numérique en santé », dans le cadre d’un entretien accordé à Health & Tech Intelligence avec Thierry Leboucq, président fondateur de Greenspector, avec qui a été élaboré le service permettant cette mesure de l’impact environnemental des applications de santé. Dans le cadre de cette initiative, la société nantaise a signé un contrat avec l’ANS pour le compte de la DNS. Le chantier du projet a débuté en 2021, avec une première version draft du service (non ouverte) développée fin 2021 et une version accessible à de premiers utilisateurs « pilotes » dès la fin février 2022.
Une visualisation du coût environnemental aussi proposée
Le service permet aux éditeurs de produire un score de l’impact environnemental de l’utilisation de leur solution (performance, énergie consommée et flux de données échangées) « dans une vision qui intègre le cycle de vie du système, c’est-à-dire avec aussi des facteurs d’impact liés à la fabrication ». L’écoscore est calculé sur la base d’un parcours illustrant l’utilisation d’une application de santé. Ce parcours est défini par une séquence d’étapes.En complément de l’écoscore, le service produit également :• une mesure de l’impact environnemental associé (équivalent CO₂, surface de terre immobilisée et consommation d’eau…) ;• une visualisation du coût environnemental des différentes étapes du parcours.Brigitte Séroussi souligne que l’obligation pour les éditeurs (« non opposable mais indirecte ») est de calculer l’écoscore de leurs applications de santé. Un mauvais score n’empêche pas le référencement au sein de Mon Espace Santé. « Cependant, dans un deuxième temps, on ne s’interdit pas d’établir des seuils en dessous desquels un référencement serait refusé », ajoute-t-elle, précisant que ce n’est pas le cas pour l’instant.
Les résultats de tous les éditeurs affichés publiquement
📌 Autres éléments clés de l’échange avec Brigitte Séroussi et Thierry Leboucq :• Les éditeurs sont autonomes dans le calcul de leur écoscore.• Une prise en compte de l’ensemble du parcours utilisateur : « L’éditeur doit décrire le parcours le plus représentatif d’un usage réel de l’application (avec non pas 1 ou 2 étapes prises en compte, mais au moins 10…), l’automatiser puis le mesurer », explique Thierry Leboucq.• Autre point fort de Greenspector : la mesure est réalisée sur des appareils réels. « On se rapproche ainsi des conditions d’utilisation les plus proches possibles de la réalité. Ce qui participe à la robustesse du service. »• Les résultats de l’ensemble des éditeurs sont affichés publiquement sur la plateforme du service écoscore, du meilleur au moins bon. Objectif : inciter les éditeurs à améliorer leurs résultats et à réduire l’empreinte écologique de leurs solutions.• Les étapes du parcours les plus énergivores sont indiquées pour aider l’éditeur à identifier les aspects sur lesquels il doit fournir des efforts en priorité.• Avec le déploiement d’un écoscore des applications de santé, la DNS est pionnière sur le sujet de la sobriété numérique, aussi bien en France qu’au niveau international.